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  • Vincent

La colère de Fantômas

Fantômas ou le premier super méchant

Dans l’imaginaire collectif, Fantômas est souvent associé à la trilogie d’André Hunebelle où Jean Marais interprétait ce fameux génie du mal poursuivi par Louis de Funès interprétant le commissaire Juve. Ces films ont un côté burlesque qui est assez éloigné du matériau de base. Fantômas est avant tout une série de nouvelles et de romans créée par Marcel Allain et Pierre Souvestre. L’œuvre qui était très prisée à l’époque, touchant un lectorat populaire mais aussi beaucoup d’intellectuels, avait une ambiance bien plus noire et haletante.

Le triptyque proposé par Olivier Bocquet et Julie Rocheleau est souhaité dans l’esprit du roman feuilleton original. Nous voilà parti dans une aventure haute en couleur, sans avoir le temps de réfléchir, Fantômas nous subjugue.


« Tous les hommes et femmes masqués qui éclaboussent les cases des comics américains et les écrans de cinéma sont ses enfants illégitimes. Le sang de Fantômas coule dans les veines de chacun d’entre eux » Olivier Bocquet


Renaissance d’une légende

Les premières pages sont l’occasion de faire connaissance avec Juve. Il n’est probablement pas encore commissaire et il patrouille dans les rues de Paris. Il se retrouve devant une salle de spectacle, première représentation d’un spectacle avec des images qui bougent : le cinématographe. Intrigué, notre cher Juve se décide à aller jeter un œil afin d’être bien sûr que les images proposées sont bien conformes aux bonnes mœurs (ou plus probablement pour sa curiosité). Cette petite incartade sera un tournant dans la vie de Juve car il rencontrera celui qui deviendra son ennemi de toujours : Fantômas. L’affrontement ne dure que le temps de quelques vignettes mais il est haletant et sanglant.

L’épilogue terminé, nous nous retrouvons 16 ans plus tard. Fantômas a été attrapé et il est condamné à mort. La scène du procès où Fantômas est son propre avocat donnera de nouveau lieu à une scène épique mais la tête de Fantômas tombe sur la place publique. Pourtant, dès le lendemain, Juve en Fandor sont invités à une représentation théâtrale sur Fantômas et à peine 24 heures après sa mise à mort, Fantômas réapparaît. Plus déchaîné que jamais, Fantômas crie vengeance et il est prêt à tout pour mettre Paris à feu et à sang.


« La science de Fantômas est plus précieuse que la parole. On ne la devine pas – et l’on ne peut douter de sa puissance. » René Magritte


De l’action multicolore

La colère de Fantômas est l’occasion de remettre en avant un héros littéraire éclipsé par celui des films des années 1960. Il est aussi l’occasion de découvrir le talent d’une grande dessinatrice. Julie Rocheleau nous en met plein la vue. Les scènes horrifiques sont amplifiés par ces couleurs vives et son trait explosif. La narration met en avant l’action où la dessinatrice peut s’éclater à nous en mettre plein les mirettes pendant plusieurs pages muettes. Le rythme est haletant et à aucun moment, l’accumulation d’action ne créé le moindre ennui tant il est savoureux d’admirer le travail de Julie Rocheleau. Le scénario est classique mais très agréable à suivre, Olivier Bocquet trouve un équilibre entre la noirceur du récit, les situations cocasses qui nous font sourire et la fascination qu’entraîne les personnages qu’il a installé. L’hommage aux romans feuilletons est une grande réussite. L’aventure aurait été encore plus belle si le projet de trois triptyques sur Fantômas avait pu être mené à terme mais cette histoire se suffit à elle-même et libre à nous de nous inventer une suite ou alors tout simplement se plonger dans les romans de Marcel Allain et Pierre Souvestre.



La colère de Fantômas n’est pas juste une très bonne série d’aventure, elle laisse le sentiment d’avoir lu quelque chose d’unique.





« Le mythe commence à Fantômas, mais il finit au Christ. » André Malraux


A lire ou à écouter :


interview à l'occasion de la sortie du tome 3: https://www.youtube.com/watch?v=qjz0NFSi0xw

Emission de radio, La Concordance des Temps sur Fantômas : https://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/fantomas-rode-encore


Quelques citations à propos de Fantômas (notée à la fin du tome 1) :

« Fantômas est, au point de vue imaginatif, une des œuvres les plus riches qui existent. » Guillaume Apollinaire

« Le mythe commence à Fantômas, mais il finit au Christ. » André Malraux

« Les femmes Pacheco lisaient dans la nuit Fantômas à haute voix tendant l’oreille autour du feu, dans la cuisine, et je dormais en entendant les prouesses, les mots du poignard, les agonies (…). » Pablo Neruda


Fantômas par Magritte:


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