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  • Vincent

Siegfried

Au sommet de l’Heroïc Fantasy


Fort de sa précédente série en collaboration avec son ami Xavier Dorison au scénario, Alex Alice sort en 2007 sa première série solo : Siegfried. Comme son nom l’indique, elle met en avant le héros de la mythologie germanique Siegfried, le tueur de Dragon. Cette adaptation prend aussi son essence dans le cycle opératique de Richard Wagner : l’Anneau de Nibelungen.

L’entreprise dans laquelle se plonge Alex Alice est ambitieuse et disons le plutôt casse-gueule. L’Héroïc-fantasy en bande dessinée est un genre auquel de nombreux auteurs se sont régulièrement essayés mais les finalités ne sont pas souvent à la hauteur des prétentions. Avant la Quête de l’Oiseau et du Temps sortie en 1983, ce genre était surtout réservé à la production américaine et notamment par le biais de l’adaptation des nouvelles de Howard sur le personnage de Conan. A la suite de la quête, le genre s’est démocratisé dans la production franco-belge mais peu d’entre elles restent dans la mémoire collective hormis quelques exceptions comme Les Complaintes des Landes Perdues, Servitude ou les différentes séries de Troy (pour cette dernière, je tairais mon avis mais je ne peux nier sa popularité). Seulement Alex Alice n’est pas un auteur parmi tant d’autres et Siegfried va le confirmer.



Le bal des Valkyries


Alex Alice, armé de ses crayons et ses pinceaux nous livre une œuvre dantesque. A l’ouverture du livre, il se succède des tableaux magnifiques pour nous narrer les origines de Siegfried et ce qui l’amènera à être un tueur de Dragon. La quête d’un héros commence souvent par la rencontre d’un mentor qui va le former, celui-ci est souvent d’une grande sagesse et de savoir. Pour Siegfried, l’histoire est toute autre. Tragiquement tués par Odin en personne, les parents de Siegfried confient l’enfant à Mime alors qu’il venait tout juste de naître. Mime le nibelung qui avait été dans l’obligation de partir en exil de ses montagnes après la prise de pouvoir du dragon dût se muer en père pour Siegfried. Respectant la dernière volonté de sa mère, Mime dût faire l’éducation de Siegfried en ne mentionnant jamais l’existence des dieux. Figure paternelle maladroite, Mime ne manque pas de savoir mais sa relation avec Siegfried est conflictuelle. Les espérances discordantes de chacun entrainant une fracture difficilement contournables. Pour autant, cette relation est probablement ce qui fait un des charmes de cette histoire et elle donnent lieu à des situations parfois drôles parfois tristes car malgré cela un lien unique existe entre les deux personnages.


Une fois ce premier épisode passé, nous partons à l’aventure. Armés de leurs enclumes et de leur épée, Siegfried et son guide font face aux épreuves des Dieux. Le voyage à travers les différents décors donne envie de s’arrêter régulièrement pour contempler le travail magnifique d’Alex Alice qui rend grandiose cette quête. La double temporalité dans la narration, entre les dieux et Siegfried donne lieu a des sentiments d’empathie et de tendresse pour les différents protagonistes.

Alex Alice ne fait pas l’erreur de nous bombarder de dialogues pour nous exposer son univers. Il ne nous inonde pas de noms propres à tord et à travers malgré la multitude de personnages rencontrés. Le style est épuré et la narration passe beaucoup par l’image. Le rythme du récit est très fluide et Alex Alice nous distille des images fortes pour rappeler aux lecteurs que nous avons face à nous un mythe. On se laisse entraîner dans cette balade enivrante plein de péripéties et de décors majestueux.

Alors oui, Siegfried ne fait pas dans l’originalité scénaristique, surtout lorsque l’on connaît un peu le mythe. Pour autant, le travail de l’auteur nous fait ressentir la grandeur de ce qu’il nous livre ce qui en fait une lecture marquante pour tout adorateur de mythologie et fantasy.




A lire et à écouter :


Alex Alice en interview à Angoulème en 2010: https://www.youtube.com/watch?v=0HkN-w2MZU0

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