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  • Vincent

Les Cinq Conteurs de Bagdad

Deux enfants de la collection « Poisson Pilote »


Fabien Vehlmann est reconnu pour avoir repris le scénario de la série mère Spirou et Fantasio accompagné de Yoann au dessin. Avant cela, il a été remarqué pour un grand nombre de productions dont notamment le mystérieux Marquis d’Anaon, le drolatique Green Manor, le brillant Jolies Ténèbres ou l’histoire qui nous intéresse aujourd’hui : Les Cinq Conteurs de Bagdad. Les années 2000 ont vu l’ascension de Fabien Vehlmann et cette œuvre est l’un des points d’orgues de sa production.

Frantz Duchazeau de son côté est tout simplement un dessinateur de génie, son trait est vif, abrupte même. Capable de magnifiques paysages, il est aussi capable de réduire son nombre de traits pour favoriser la narration du récit. Avant les Cinq Conteurs de Bagdad, Duchazeau avait déjà collaboré à 2 reprises avec Fabien Vehlmann dont La nuit de l’Inca, également dans la collection « Poisson Pilote ». Il avait aussi collaboré avec Gwen de Bonneval pour nous offrir le flamboyant récit de Gilgamesh.

Il était une fois … 1001 conteurs

Venons en au fait à présent, grand amateur de contes, le Calife décide de lancer une compétition. Trois années après l’annonce, 1001 conteurs s’affronteront sur la place publique, pas de désistement possible sauf en cas de remplacement, le moins bon conteur sera exécuté et le vainqueur connaîtra richesse et postérité.

C’est à partir de cette annonce que va avoir lieu la rencontre de 4 des meilleurs conteurs du pays. Tout d’abord Nazim, bonhomme à l’allure généreuse, ces récits le sont tout autant et il parvient à capter l’attention sur le marché grâce à ces histories pleines de péripéties. Wahid est le plus jeune du groupe, il officie dans les cafés de la ville et bien qu’encore maladroit, la douceur de ces récits, lui permettait d’attirer son public. Tarek est le génie du conte, enfant des bas quartiers, il envoûte son auditoire par son charme. Enfin Anouar est le doyen du groupe, il est le maître de Tarek, une légende, ces récits sont pleins de controverses et de subversions.

Non je ne fais pas erreur, ils ne sont bien que 4. Le cinquième et dernier conteur de la bande n’est autre que celui qui va les réunir dans un hammam afin de les inviter à un voyage qui permettra à celui-ci d’inventer la plus grande histoire jamais conté. Ce personnage n’est autre qu’Ahmed, le fils du Calife qui rêve de devenir un grand conteur.

Les quatre conteurs sont partants, Nazim acceptant à l’unique condition de consulter un devin afin de savoir sous quel signe sera placé leur aventure. Le récit nous étant narré par l’un des cinq, nous savons dès le début que toutes les prédictions auront lieu mais le mystère reste entier sur la façon dont vont avoir lieu ces événements. Nous voilà en route vers l’aventure.



« Aller au hammam sur l’ordre impérieux d’une enfant inconnu ? … Comment refuser un tel début d’aventure ! »

Conte de conteurs


« Vous êtes prêt entendre mon récit ?... Alors laissez-vous guider par ma parole. », c’est ainsi que se termine la première page. Le doigt tendu vers le ciel, le narrateur nous invite à les suivre.

Le charme fonctionne tout de suite, sans fioriture, les cinq conteurs nous enchantent. Chacun des périples de nos protagonistes sont retranchés en chapitre qui entraîne beaucoup d’ellipses dont nous

aurons des bribes durant les dernières pages du récit. Chaque étape est une épreuve pour nos conteurs, elles font ressortir tour à tour la personnalité jusque là très mystérieuse de chacun d’entre eux. Velhmann et Duchazeau nous font déambuler entre différentes émotions et font ressortir l’importance de ces histoires que nous aimons lire, entendre. Ces personnages ne sont pas ce que l’on appelle communément des héros mais chacun d’entre eux représentent le sel de ce qui fait les belles histoires.

Cette œuvre est une mise en abîme du conte, les auteurs rendent hommage à toutes ces histoires qui ravissent notre quotidien en le rendant un peu plus beau. Ce voyage plein de douceur dans cette quête de la plus formidable histoire jamais inventé se termine de façon abrupte. La parenthèse fantastique prend fin et ce retour à la réalité sonne la fin des rêves.

« De toute façon, qui passerait une vie entière à écouter une seule et unique histoire, alors qu’il y en a des millions à découvrir en ce bas monde ? Il est donc temps pour vous de refermer ce livre, et d’ouvrir les yeux. »

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